Pour mes petits travaux de bricolages, j’avais un établi pliant premier prix, qui m’a lâchement lâché cet hiver. j’ai donc entrepris la tâche de le remplacer
Tant qu’à faire, et parce que j’avais de la place, j’ai voulu un établi fixe, et pas un nouveau machin pliable. Et après quelques mois à chercher en vain une table assez solide pour être recyclée et à pleurer sur le prix du matériel neuf (fixe ou pliant, ça coûte un rein et demi, ces machins-là, et si l’on en croit les commentaires, il faut même vendre un enfant en pièce détachées si l’on veut quelque chose qui résiste réellement au bricolage).
Je suis donc allé là où l’on trouve réponse à tout: sur les vidéos de tutorial de Youtube. Et là, c’est la fête, avec des dizaines de gens qui te font des vidéos sur « comment fabriquer un établi à pas cher », principalement des américains.
Passés la barrière de la langue (mine de rien, le vocabulaire technique n’est pas non plus celui qu’on utilise le plus souvent dans les conversations de tous les jours), le pµ#@!$ de système impérial, et la compréhension de ce que peuvent bien être des « 2×4″[1]visiblement, le format standard auquel on achète du bois outre-Atlantique dans un magasin européen, il a fallu s’atteler à la conception du bouzin.
Exeunt les modèles à base de tablier en planche de poutre (ouais, les mecs se fabriquent des plateaux d’atelier de 2, voire 4 pouces d’épaisseur, just because – et puis de toutes façons, je n’avais pas la moitié des outils nécessaires pour le faire), j’ai décidé de partir sur un modèle « en plateau sandwich ».
Un peu de brouillonnage pour:
- récupérer les idées à droite à gauche (même si je me suis largement inspiré de certains montages, je n’ai pas cloné une méthode des internets de A à Z)
- calculer les longueurs de bois nécessaires
- calculer la visserie nécessaire (en particulier la longueur dont j’ai besoin)
L’idée est assez simple: sur les côtés, deux « carrés » sur lesquels on fixe deux « potences ». Les barres en longueur sont un peu en retrait pour laisser du dégagement pour des serre-joints, et l’on colle deux renforts transversaux.
Pour les dimensions: 1m50 de long, 60cm de profondeur et une hauteur de… heu on va partir sur 1m pour les calculs, mais ça sera certainement un peu moins.
Et c’est parti pour une shopping-list chez Lemagicyen-Arthur. Le truc le plus équivalent au « 2×4 » américain que j’ai pu trouver, c’est du demi-chevron en 40×75 (ce qui colle presque question dimensions) en 3m de long… Et bien évidemment, impossible de mettre la main sur la dalle que j’avais visée qui faisait exactement 60cm de profondeur. Tant pis, on se rabat sur un panneau d’OSB de 67.5cm, ça fera un peu plus de dégagement sur l’avant [2]à moins qu’il ne finisse raccourci, quand tout sera terminé.
Et c’est parti pour l’assemblage:
- découpage des longueurs: 6×45, 6×90, 2×134
- Assemblage des carrés et première déviation par rapport au plan. La barre basse au niveau du sol, c’est pas super-joli, alors je la surélève de quelques centimètres (7.5 très précisément: c’est la hauteur d’un morceau de bois, ça fait un gabarit tout trouvé). Pré-perçage et vissage (des vis de 90mm de long: on traverse le bord long du bois)
- Assemblage des potences… Et merde, j’ai mal compté, il faut que je recoupe deux longueurs de 90
- retour à la scie, pour deux nouvelles coupes de 90
- Montage de la deuxième potence
- Fixation de la structure (en vérifiant que tout est d’équerre: le bois, c’est quand même assez fourbe de ce point de vue) en ne lésinant pas sur les vis (alternativement depuis le montant extérieur et le montant intérieur)
- Installation des renforts pour le dessous du plateau
C’est là qu’intervient la deuxième déviation par rapport au plan: à cause d’une coupe ratée, je me suis retrouvé avec deux tronçons d’un peu moins de 45cm. Alors tant qu’à faire, au lieu d’une grande traverse, autant mettre deux jambes, comme me l’avait suggéré Franck après mon teasing du plan sur le les réseaux sociaux
Pour la découpe du plateau, il est temps d’expérimenter une ruse des amricains: en prenant mes plaques, j’ai aussi récupéré une paire de panneaux d’isolation en polystyrène épais. Comme ça, je pose ma planche dessus, je règle ma scie pour que l’épaisseur de coupe soit tout juste supérieure à celle de ma planche à découper, et je peux scier « au sol » sans risquer de niquer, au mieux ma scie sur le béton, au pire moi parce que la scie a tapé sur le béton et qu’elle m’est revenue dans la gueule. Et c’est aussi vachement plus sûr que de scier sur des tréteaux…
Un petit coup de ponçage avant de poser la planche, et on visse généreusement
A cette étape, l’établi est quasiment fini. Il peut commencer à prendre sa place dans l’atelier.
prochaines étapes (dans le désordre):
- monter un support pour ma scie à onglet. Légèrement surbaissé par rapport à celui-ci (comme le jardinet des chevaliers qui disaient Ni) pour que le niveau du plateau de la scie soit à celui de l’atelier.
- S’il me reste du bois, fabriquer un tréteau à hauteur pour l’autre côté (je n’ai pas la place de mettre un second établi à demeure, mais un tréteau permettrait de tenir les longs morceaux)
- Mettre la deuxième épaisseur d’OSB pour avoir un plateau virtuellement indestructible (3cm de plateau, c’est mieux que 90% des établis du commerce)
- Mettre un revêtement. En première intention, ça sera poncer/vernir, mais on me suggère de fixer une plaque métallique. Même si j’ai un léger doute sur l’utilité, à part pour servir d’abri en cas de guerre nucléaire 😀
- Passer au projet suivant 😀
Matériel utilisé:
- Scie à onglet radiale (on peut s’en passer, mais c’est bien cool pour couper les bois pas trop profond ni trop épais)
- Scie circulaire
- Perceuse-visseuse
- Mèches à bois diamètre 4 et 3 (pour le préperçage)
- Fraise à noyer
- Mètre ruban
- Equerre
- Serre-joints (on n’en a jamais assez, et jamais d’assez grands)
Consommables:
- 5 demi-chevrons de 3m en 40×75
- Une planche d’OSB 205*67.5*15mm (une deuxième pour le double-plateau)
- vis 6×90 (16)
- vis 4×60 (beaucoup, c’est la vis de base du montage)
- vis 3×25 (une trentaine, pour fixer le plateau)