Billet entamé il y a quelques mois, pas publié, mais auquel une actualité récente redonne un intérêt direct…
Un autre volet de cette adhésion au catholicisme en particulier (et au christianisme en général), c’est la prise sur moi de ce que peuvent faire ou dire d’autres chrétiens au nom du Christ.
Quand il s’agit d’une connerie faite ou dite par la hiérarchie au nom de l’Eglise, voir l’épisode précédent.
Mais quid de ce que peuvent dire ou faire d’autres chrétiens, à fortiori d’autres catholiques, voire des membres de ladite hiérarchie, cette fois en leur nom personnel ?
Ai-je le droit de me désolidariser de leurs propos ou de leurs actes, en reprenant ce hashtag à la mode il y a quelques mois sur les réseaux sociaux et utilisés par la twittosphère musulmane pour se désolidariser des exactions de Boko Haram/Al Qaida/Daesh/[insérez ici un barbare quelconque s’autoproclamant l’envoyé d’Allah] ?
Spoiler (ou pas si vous avez lu le titre et avez des lettres et un peu de jugeotte) : non.
Bon, quand il s’agit des vociférations outrancières de la Westboro Baptist Church, je rigole surtout, comme l’on peut rigoler des conneries du cousin éloigné et un peu bas-du-front, avec cette petite dose d’atterrement condescendant que l’on peut avoir quand on est mis en face d’une position ostensiblement ridicule, mais assumée.
Mais quand il s’agit de personnes moins caricaturales[1]et moins aisément intellectuellement disqualifiables, ou quand je vois différents courants s’affronter, je n’ai pas le droit de les exclure de cette chrétienté dont ils se réclament eux aussi[2]bon, on ne parle pas de prises de positions théologiques, là, qui pourraient les exclure de facto. Parce que nous sommes tous frères[3]je ne rajoute pas « en Christ », parce que je trouve l’expression moche – même si elle est parfaitement adaptée, dans ce cas, et qu’on ne choisit pas les autres membres de sa famille (fut-elle, elle, élective).
Alors oui, je me sens (moralement) responsable de toutes les conneries faites ou dites au nom du Christ, et j’essaie d’éviter de venir en rajouter une couche. Une méditation classique du Vendredi Saint aime à décrire les outrages qu’il subit lors de sa Passion comme la conséquence antéposée de ce que nous lui faisons subir en dénaturant son message. Je pense que l’on devrait y repenser à chaque fois que l’on s’exprime « en son nom »
References