(… of the night, of the niiiiiiight, oh yeah!)
Un des trucs avec lequel je commence à avoir le plus de mal en cette période de confinement, même si ça devrait bientôt s’arranger, c’est le décalage complet entre mon rythme actuel et celui de 90% de la population française. Ça me fait la même chose l’été quand tout le monde est en vacances alors que moi je bosse.
Mais là c’est peut-être encore pire …
En effet pour beaucoup de monde la période actuelle consiste à rester chez soi, télé-travailler mais pas forcément, voir toujours les mêmes têtes, parcourir toujours le même quartier. C’est avoir du temps, trop, pas rempli ou mal et qui pèse. Et vouloir remplir ce temps avec l’aide des autres … même à distance.
Sauf que moi en fait je travaille. Beaucoup. Parfois le soir ou le week-end. Dans l’urgence parce qu’actuellement tout est pour hier. Il faut tout inventer tout en continuant d’assurer le reste. Je brasse plein d’idées, mon cerveau turbine à plein, je rédige plein de choses. Je parle à plein de gens, autant que d’habitude, voire plus en fait, et ça me prend autant d’énergie que d’habitude. Voire plus.
Alors quand ma famille veut faire un zoom apéro un vendredi soir au terme d’une semaine très éprouvante, parce qu’eux ça fait des semaines qu’ils se regardent dans le blanc des yeux et qu’ils ont très envie de parler à d’autres personnes et de voir d’autres visages, eh bien pour moi c’est compliqué. Parce que moi j’ai juste envie qu’on me foute la paix. J’ai envie de silence et qu’on arrête de me demander de l’attention. Qu’on arrête de me demander quoi que ce soit en fait.
Je suis pleine de ce trop alors que beaucoup d’autres sont pleins de ce vide. Et ce décalage est vraiment de plus en plus compliqué pour moi à gérer et me pèse … me pèse …