Lego Serious Play – Test numéro 1

Quoi de plus naturel un dimanche après-midi ensoleillé que de s’enfermer autour d’une table avec des briques en plastique? (Bon, j’ai une excuse, pris en traitre que j’ai été par les rayons de soleils saintongeais hier, j’ai le teint d’une écrevisse-mayonnaise, et la moindre exposition me donne l’impression que des milliards de petites aiguilles perforent ma peau…).

Bref, j’ai profité de l’après-midi pour tester avec mes deux ainées le concept de Lego Serious Play.

Serious Play, c’est le projet psycholo-éducatif de Lego, pour apprendre à se connaitre, connaitre les autres, travailler en équipe, avec contrainte, et toutes ces sortes de choses que l’on retrouve dans les séminaires d’entreprises et autres bilans de compétence. Intrigué par le truc, j’avais profité d’une commande pour commander la boite d’introduction (la seule abordable de la gamme), avec dans l’idée qu’au pire, ça me ferait des pièces détachées pour mon activité de Lego pas sérieux… Mais je voulais tester avant.

J’ai donc collé mes filles autour de la table de la salle à manger, et j’ai ouvert la boite. Franchement, si vous êtes un AFOL, l’intérêt est assez limité, les pièces étant globalement assez communes (le plus intéressant devant être les 5 pochettes de pièces d’or et de lingots), et surtout de couleur assez difficilement replaçable (dont un lot de briques orange – plus deux paires de briques Duplo), mais suffisamment diverses pour permettre de jouer le jeu.

Pour ce premier essai, nous avons divisé les briques en trois tas au hasard, et la première consigne a été de « construire quelque chose ». Rapidement, numéro 3 (4 ans) a jeté l’éponge en me demandant de lui construire un truc, ce qui fait que j’ai quitté ma position extérieure pour venir jouer aussi. J’ai rapidement construit un truc , et j’ai laissé les deux autres prendre le temps de découvrir les pièces, et d’essayer de construire quelque chose.

Le premier tour n’a pas forcément été très concluant, les filles n’ayant pas de contraintes de temps, elles ont surtout fait 275 essais non concluants, se sont plaintes qu’il y manquait un truc (la boite contenant de quoi faire deux personnages, forcément, il n’était pas possible d’en avoir forcément un complet…), et au final ont produit des choses assez anodines.

Et puis on a fait tourner le pool de pièces. Et on a rajouté une contrainte de temps (d’abord pour cadrer un peu la recherche, et ensuite parce que je n’avais pas envie de reperdre deux plombes à ce qu’elles essaient toutes sortes de combinaisons et coincent encore des pièces – merci le séparateur de briques orange!). Et là, il est intéressant de voir comment les personnalités différentes réagissent à une même contrainte.
A la fin du temps imparti (15 minutes), numéro 1 (7 ans et demi) n’avait rien fait, tout juste empilé deux briques l’une sur l’autre. « J’avais pas d’idée » a-t-elle expliqué. Pendant ce temps-là, numéro 2 (6 ans demain) avait fait « des trucs ». La consigne étant de construire « quelque chose », ça n’est pas totalement hors de propos, mais j’avais essayé de leur expliquer à l’issue du premier tour qu’il fallait essayer de construire quelque chose qui ressemble à quelque chose (une moto, un avion, une grue, un oiseau, que sais-je).

Je les ai donc un peu débriefé, en leur expliquant, à l’une qu’il fallait essayer de trouver une idée-force avec une pièce particulièrement inspirante, et broder autour de cette idée, et à la seconde qu’il fallait être représentative, et pas juste empiler des pièces pour dire qu’on avait empilé des pièces. Et on a refait tourner le pool de pièces et remis le temps à 15 minutes.

Sur ce troisième round, j’ai été bien moins bon que sur les deux précédents (c’est la loi du hasard des tirages), mais j’ai surtout été étonné en bien par la façon dont les deux filles avaient intégré mes remarques. Numéro 1 a fait une voiture (pas mal foutue, en plus, étant données les briques à sa disposition), et numéro 2 a construit « un moulin, un truc-qui-tourne-avec-de-l’eau-mais-je-sais-plus-comment-on-dit (ben heu, un moulin aussi, mais à eau), et la reine qui surveille dans son avion ».

Bilan des courses: Cette première approche du Lego Serious Play m’a laissé une impression très positive. D’abord parce que c’est toujours amusant de se lancer des défis avec des contraintes (le temps, les pièces), mais aussi parce que cela met vraiment en lumière certains types de comportement (cf. le round 2).
Et j’ai vraiment envie d’essayer d’autres modes de jeu dirigé les prochaines fois: construction à thème (tout le monde a les même briques de départ et il faut faire quelque chose sur un thème donné), cadavre exquis (chacun construit à la suite de l’autre), etc.

Quant à l’intérêt de la sélection de briques, on le voit vraiment en pratiquant les exercices. Le produit n’est pas constitué de « rebuts » de ce qui n’aurait pas pu être mis dans une boite, ou simplement une boite de base repackagée, mais contient vraiment un ensemble original et adaptable.

Donc si vous voulez me faire un gros cadeau, le kit de connexions me fait de l’oeil pour le prochain séminaire de cohésion de ZoC…

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